Depuis mercredi dernier, la grève prend les usagers en otage et rend le parisien insupportable à la puissance 10. Cette proximité amplifiée sur les quais et dans les wagons prennent des allures d'odeurs nauséabondes, de regards meurtriers et de visages cernés.
Personnellement, la grève à tendance à m'amuser malgré tout. Cette notion du temps qui se modifie et devient tout à coup incertaine et incontrôlable me permet de lâcher prise. Dans le métro, écouter les conversations qui prennent vie, observer les regards des gens qui se croisent et les habitudes qui changent, est plutôt agréable. Dommage que seul une grève provoque de tels changements dans les rapports humain et ça ne concerne pas la majorité des gens.
Pour le parisien, la grève est invivable et tous les stratagèmes deviennent envisageables pour se rendre au travail.
Après une semaine catastrophe, vendredi arrive enfin.
Après avoir réussi tant bien que mal à me rendre à la station Champs-Élysée Clémenceau, j'apprends après 20 minutes d'attente que ma correspondance sur la ligne 13 est annulée. Naturellement, tout le monde se précipite vers les autres correspondances mais l'affluence ne nous permet même pas d'accéder au quai. Je décide donc de sortir de la bouche de métro et de me rabattre sur les Vélib; naturellement ils sont tous partis.
Paris se transforme alors en une colonie de puces qui se pressent dans tous les sens.
Tranquillement, je décide de traverser aux Invalides le pont Alexandre III et ainsi me diriger vers ma petite maison de poupée. J'estime à environ une heure de marche mon parcours pour rentrer chez moi. Ma montre indique 18 heures.
Comment ne pas remarquer tous ces touristes en parfaite union avec la Tour Eiffel illuminée et clignotante.
Je m'arrête enfin, tout Paris est illuminé sous mes yeux.
Je me surprend à ne pas comprendre pourquoi, je ne flâne que très rarement après le travail dans ce Paris si magnifique.
Cette grève, en plus des revendications qu'elles soulèvent, nous éloigne de notre routine et nous permet d'envisager la vie sous un autre jour.
Une chose est sûre, cette perte de contrôle ne laisse personne indifférent...
Fin
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